Ouvrir des portes... encore et encore, avec
Ouvrir des portes... encore et encore, avec précaution et puis avec habitude... Fermer d'autres portes, définitivement, savoir que plus jamais on ne cherchera leurs serrures, plus jamais on ne posera les doigts sur leurs poignées...et malgré tout se surprendre , après tant et tant d'années, à avoir encore en tête la lourdeur de leur bois, le bruit de leur claquement... se souvenir de ce petit bout de vie, ce petit bout de nous que l'on a laissé derrière cette porte, penser au temps qui se presse et nous bouscule, se voir aujourd'hui , se rappeler de ceux qui nous accompagnaient autrefois, de ce qu'ils sont devenus, de leurs au revoirs... Penser à moi petite fille... qui se demandait souvent combien elle aurait d'enfants... ce serait des filles, peut- être un garçon... non! pas de garçon, c'est embêtant les garçons... il n'y aurait que des filles avec lesquelles jouer à la poupée , à la marchande des quatres saisons, à la dînette, à la coiffeuse... Penser à ce temps d'alors qui se traînait, se languissait derrière la porte d'une chambre d'enfant... Des rêves, des idées, des histoires poussiéreuses qui me reviennent parfois. Et penser à toi... mon unique. Finalement, les garçons ce n'est pas si embêtant que ça. Il suffit de voir tes yeux, ton sourire... Il me suffit de respirer ton odeur pour retrouver un peu de ce parfum d'enfance qui, autrefois habitait mon lit. Il me suffit de te laisser m'expliquer les choses, me les raconter pour pouvoir, alors, ouvrir à nouveau toutes ces portes, toi derrière moi, te penchant doucement pour y glisser de petites cales, pour que plus jamais elles ne se referment ...
(carte postale trouvée au Monop' et qui m'a coupée le coeur en deux, en trois, en mille morceaux, tu me manques...)